Par Allison Blomme et Luc Hallion
Passer le temps devant une série en ligne, participer à une visioconférence, ou prendre des nouvelles de ses proches pendant un apéritif vidéo… En confinement pour lutter contre le Covid-19, de nouvelles habitudes sur le web se développent tant et si bien, qu’en mars, le cabinet Omdia observe une hausse de 70% du trafic internet. Cette augmentation entraîne de ce fait des inquiétudes au sujet de la connexion : va-t-elle tenir le coup encore longtemps ?
La question est justifiée. Selon Arthur Dreyfuss, président de la Fédération Française des Télécoms, tous les opérateurs des réseaux de télécommunication constatent une augmentation de la consommation des données. Chez Orange, le trafic lié au télétravail (courriers électroniques, envois de fichiers…) a été multiplié par sept et chez SFR, la consommation de Netflix a doublée. Si l’on s’intéresse aux données concernant les plateformes- de streaming, elles enregistrent une augmentation du trafic à hauteur de 12%.
Que ce soit en Chine, en Italie ou en France, le streaming vidéo est en hausse. En témoigne la plate–forme Twitch, fréquentée par plus de 2 millions de personnes chaque jour depuis le début du mois de mars, contre en moyenne 1,16 million en mars 2019. Or, la vidéo représente déjà les trois quarts des données qui circulent sur internet.
Une réalité en confinement : les réseaux saturent
Dans le magazine Sciences et Avenir, Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux, infrastructures et services internationaux d’Orange affirme que le volume de data supporté par les réseaux ne cesse de croître. L’opérateur « continue à augmenter les capacités, à puiser dans les réserves mais celles-ci ne sont pas infinies ». Arthur Dreyfuss rappelle qu’au début du confinement, les Français ont téléphoné deux à trois fois plus, provoquant des difficultés sur le réseau mobile.
C’est pourquoi, en Europe, des plateformes de streaming telles que YouTube, Facebook, Amazon Prime ou Netflix ont bridé temporairement le débit standard de leurs vidéos, pour que les données consommées par les utilisateurs soient moins volumineuses sur le web. Sur Netflix, la qualité vidéo a été limitée à la définition standard plutôt qu’à la HD. Sans oublier que Disney+ a reporté son lancement en France afin de prévenir toute saturation du trafic. Malgré tout, est-ce suffisant pour naviguer normalement sur la toile ?
La panne d’internet, un scénario improbable
Pas forcément. Chez soi, il n’est pas rare de devoir partager la connexion avec sa famille ou ses colocataires. Ce n’est normalement pas un problème, mais cela le devient quand il s’agit d’assurer sa présence lors d’une réunion en ligne. Parmi les nombreux salariés en télétravail, nombreux sont ceux qui ont déjà connu des interférences lors des échanges en vidéo. Si elles ne consistent souvent qu’en de courtes coupures d’image ou de son, elles entravent parfois complètement les discussions entre télétravailleurs. Le réflexe, pour ces salariés à distance, est de passer du réseau Wi-Fi au réseau de son smartphone, 3G ou 4G. Là encore, il est possible de rencontrer de la friture sur la ligne. Si trop d’abonnés confinés chez eux utilisent le réseau 3G ou 4G d’une même antenne–relai, ils risquent de saturer ce même réseau.
Pour beaucoup, se retrouver confiné et sans connexion internet est un scénario catastrophe. Pour autant, il n’y a aucune crainte à avoir concernant une panne d’internet. Les opérateurs télécoms assurent que, même si le trafic est en hausse, le web ne va pas s’effondrer à court ou à moyen terme. Néanmoins, les inconvénients de la saturation existent, et pour les éviter, les entreprises peuvent aider leurs télétravailleurs à mettre en œuvrecertaines solutions, chez eux.
Utiliser un routeur professionnel
Le routeur fournit une connexion Wi-Fi qui transmet le trafic internet aux appareils (ordinateur, smartphone…). En général, le fournisseur d’accès internet propose un routeur ou « box » de sa fabrication. Néanmoins, celui-ci dispose de moins de fonctionnalités que ceux que l’on peut retrouver dans le commerce.
Au sein de la gamme Encore Networks, les routeurs ont l’avantage d’intégrer des modems cellulaires 4G ainsi que de nombreuses autres fonctionnalités : sécurisation des échanges sur internet (SSL), réseau privé virtuel (VPN), etc… Côté télétravailleur, il est ainsi possible de disposer d’une connexion internet sécurisée, réservée au seul usage professionnel, tout en allégeant la charge de la box fournie par l’opérateur, utilisée par les autres personnes confinées sous le même toit.
Passer sur un réseau SD-WAN
Derrière ce sigle qui peut paraître assez flou, se cache le terme Software-Defined Wide Area Network, soit, en français, réseau étendu à définition logicielle. Souvent perçu comme la troisième génération de réseau, le SD-WAN a pour objectif de créer et faciliter la gestion d’un réseau à l’international.
C’est le cas des solutions de gestion intelligente de bande passante Elfiq by Adaptiv Networks : ce mode de fonctionnement permet d’utiliser toute la bande passante disponible et de rééquilibrer le trafic entre plusieurs fournisseurs d’accès internet. Du côté de l’entreprise, la bande passante peut ainsi être optimisée et il est possible, en parallèle, de contrôler et gérer le trafic.
Ces solutions offrent l’avantage de gérer la consommation internet de manière raisonnée, ce qui s’avère être une nécessité en cas de confinement. A l’avenir, il s’agit d’une option à considérer par les entreprises, car nombreux sont les salariés à envisager le télétravail, non comme une phase provisoire ou d’urgence, mais comme une nouvelle culture de travail.
Article rédigé en collaboration avec Allison Blomme
luc.hallion@wcs.global